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Trois collègues reviennent sur un an de guerre

Date:

Author: Anders Græsbøll Buch, Communications Consultant, JYSK

Catégorie:

Traduction: www.languagewire.com

Le 24 février 2023, cela fera un an que l’Ukraine a été envahie par la Russie. GOJYSK.com a discuté avec trois collègues ukrainiens de leur quotidien dans un pays en guerre. 

Gloria Magdiy, Store Manager à Zaporizhzhia 

GloriaComment se déroule votre journée de travail par rapport à avant le 24 février 2022 ?

Le 24 février a changé notre vie, mais nous nous sommes également adaptés à cette réalité. En cas d’alarme le matin, nous nous sommes mis d’accord pour ne pas aller travailler avant la fin de l’alarme. Lorsque nous sommes au travail et que l’alarme retentit, nous demandons à tous les clients de quitter le magasin.  

Comment gérez-vous dans le magasin les pannes de courant, l'absence de chauffage, l'absence d'eau courante, etc.?

Heureusement, les coupures de courant et d’eau n'ont pas été un problème pour nous. Nous sommes équipés d’un groupe électrogène et d’une station de charge. Malheureusement, il n'y a pas de chauffage dans notre magasin, car le centre commercial où nous sommes situés n’allume pas le chauffage. Nous avons résolu ce problème avec des vestes supplémentaires.  

Qu’est-ce qui vous pousse à aller travailler avec les alarmes et le risque d'attaques aériennes ?

Il n’est pas difficile pour moi de maintenir une atmosphère normale, car nous essayons de plaisanter un peu sur la situation, et cela aide. Pour être honnête, je suis plus calme lorsque je suis au travail. Il y a tellement de choses à faire au travail que même après le bombardement de nuit, nous n'avons pas le temps de nous appesantir. 

Beaucoup d’hommes et de femmes de votre pays ont fui l’Ukraine à cause de la guerre. Pourquoi avez-vous choisi de rester ?

J’étais en Allemagne pendant quatre mois. Mon mari a insisté, je n'en avais pas vraiment envie. Je suis partie juste à temps pour Zaporizhzhia, mais quand je suis revenue, les bombardements lourds ont commencé, dont un qui s’est produit à 300 mètres de chez moi.  

Mon mari a intégré les forces armées. Même avec cette peur et au milieu de cette horreur, j’ai dit : « Je n’irai nulle part tant que ce ne sera pas devenu complètement insupportable. » JYSK et en particulier mon magasin sont ma deuxième famille et je ne veux pas partir. Je tiens vraiment à remercier la direction de l’entreprise pour son soutien colossal. 

Anna Bykova, Store Manager à Kiev

Anna BykovaComment se déroule votre journée de travail par rapport à avant le 24 février 2022 ?

Difficile à dire. À Kiev, il arrive qu'il n'y ait pas d'alarme pendant plusieurs jours d’affilée et aucun missile ne vole au-dessus de nos têtes. Habituellement, je me concentre tellement sur mon travail que j’oublie parfois ce qui se passe derrière la routine du quotidien. Nous avons tellement l'habitude de travailler pendant les alarmes aériennes que nous faisons souvent des choses utiles dans l’abri avec nos collègues : nous établissons des listes de prix pour la campagne, nous discutons des résultats du travail de la boutique et nous nous fixons de nouveaux objectifs, nous lisons les concepts et les actualités sur MYJYSK.  

Qu’est-ce qui vous pousse à aller travailler avec les alarmes et le risque d'attaques aériennes ?

Personnellement, j’aime l’attitude de l’entreprise envers les employés et la responsabilité envers les collègues. Nous sommes tous dans les mêmes conditions. Ce n’est qu’en nous soutenant mutuellement que nous nous motivons à ne pas abandonner, mais à avancer vers nos objectifs.  

Beaucoup d’hommes et de femmes de votre pays ont fui l’Ukraine à cause de la guerre. Pourquoi avez-vous choisi de rester ?

Nous avions bien sûr des doutes, nous souhaitions épargner les enfants, les éloigner de cette peur. Et avant la guerre, j’ai sérieusement envisagé de partir.  

Mais la première chose qui m’a retenue, ce sont mes parents, qui ne peuvent pas vivre seuls. Ils vivent dans la région de Sumy, à la frontière avec la Russie, où des combats violents ont eu lieu. Ils ne voulaient pas quitter leur maison, ils ne le pouvaient pas. J’ai compris que je ne pourrais pas vivre paisiblement à l’étranger en sachant que j’avais laissé des parents en Ukraine.  

Quand nos boutiques ont commencé à ouvrir petit à petit en avril, j’ai finalement compris que je n’irai nulle part. On a besoin de moi ici ! 

Roman Klymovych, Store Manager à Lviv

RomanComment se déroule votre journée de travail par rapport à avant le 24 février 2022 ?

Le 24 février, tout le monde a commencé à vivre en fonction de la guerre. Aujourd’hui, nous vivons dans un état de guerre depuis un an. C'est effrayant mais nous nous y sommes habitués. Notre journée de travail est presque la même qu'avant le 24 février, elle est uniquement compliquée par les coupures de courant et les alarmes régulières auxquelles nous sommes déjà habitués. Aujourd’hui, nous connaissons exactement les actions à mettre en place en magasin pour la sécurité de chacun. 

Comment gérez-vous dans le magasin les pannes de courant, l'absence de chauffage, l'absence d'eau courante, etc.?

Lorsqu’il y a une coupure de courant, cela a généralement un impact significatif sur le processus de travail. Il n'y a pas de lumière, les caisses ne fonctionnent pas, nous ne pouvons donc vendre aucun produit. C’est pourquoi une centrale électrique a été achetée pour conserver l'électricité pendant les coupures de courant. En ce qui concerne le chauffage, l’hiver a été doux cette année, il ne faisait donc pas trop froid dans les magasins. Nous n'avons pas eu de coupure d’eau.  

Qu’est-ce qui vous pousse à aller travailler avec les alarmes et le risque d'attaques aériennes ?

Tout le monde se bat sur son propre front. Alors que certains nous protègent en ayant pris les armes, d’autres doivent aller travailler pour soutenir l’économie ukrainienne. C'est tout ce qui compte maintenant.  

Beaucoup d’hommes et de femmes de votre pays ont fui l’Ukraine à cause de la guerre. Pourquoi avez-vous choisi de rester ?

Je pense que tout le monde a longuement réfléchi avant de prendre une telle décision.  

Le plus important, c’est de se sentir en sécurité là où nous sommes. Nous vivons à l’ouest, où de nombreuses personnes d’autres régions ukrainiennes ont déménagé. Bien sûr, il n'y a aucun lieu sûr en Ukraine lorsque des missiles sont lancés, personne ne sait où ils vont atterrir. Mais je suis certain que je ne me sentirai chez moi nulle par ailleurs. C’est pourquoi nous avons décidé de rester. 

Vous pouvez voir ci-dessous sur une carte d’Ukraine où travaillent les trois Store Managers.

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